mars 8

Divorce pour faute : quels sont les agissements fautifs ?

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Le divorce peut être demandé dans les cas suivants :
- Consentement mutuel
- Acceptation du principe de la rupture du mariage
- Altération définitive du lien conjugal
- Faute.

En cas de divorce pour faute, quels sont les faits constitutifs d’une faute ?

LA DÉFINITION DE LA NOTION DE FAUTE

Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours et assistance. Ceci constitue les obligations matrimoniales (article 212 du Code Civil).
Les devoirs et obligations du mariage sont de se devoir mutuellement respect, fidélité, secours et assistance, de devoir assurer ensemble la direction morale et matérielle de la famille, pourvoir à l’éducation de leurs enfants et préparer leurs avenirs, de contribuer aux charges du mariage à proportion de leurs facultés respectives, de s’obliger mutuellement à une communauté de vie.
Le non-respect de l’un de ces devoirs constitue une faute conjugale.

Le divorce pour faute peut être demandé par l’un des époux lorsque des faits constitutifs d’une violation grave ou renouvelée des devoirs ou obligations du mariage sont imputables à son conjoint et rendent intolérable le maintien de la vie commune (art 242 du Code Civil).

Depuis la loi de 2004, il n’y a plus de faits objectivement fautifs. Si la faute est la cause du divorce, c’est à l’époux (le demandeur) qui demande le divorce pour faute, de prouver les faits qu’il reproche à son époux.

LES CARACTÈRES DE LA FAUTE

LES MANQUEMENTS DES DEVOIRS ET OBLIGATIONS DU MARIAGE

Les faits qui sont reprochés à l’époux doivent constituer une faute conjugale. La violation d’un des devoirs ou de l’une des obligations du mariage peut constituer :

- Un manquement aux devoirs de fidélité par exemple un acte adultérin : « les juges peuvent déduire de la production d’un constat d’adultère régulièrement dressé que la faute du conjoint ainsi établie constitue une violation suffisamment grave des devoirs et obligations du mariage pour rendre intolérable le maintien de la vie commune. »

- Un manquement aux devoirs de secours et d’assistance par exemple l’absence de soutien par un époux envers son époux malade : les juges ont reconnu « la faute du mari qui a délaissé son épouse malade au profit de ses activités de loisirs ». Dans une autre affaire, « la Cour a prononcé le divorce aux torts exclusifs du mari qui n’a pas permis à sa femme d’être hospitalisée après un accident de voiture qui lui a brisé les vertèbres cervicales et qui l’a faite travailler sur l’exploitation familiale. »

- Un manquement au devoir de loyauté, par exemple la mauvaise gestion des finances : les juges considèrent que « la dissimulation d’une mauvaise gestion des finances du couple, par l’un des époux, constitue un manquement au devoir de loyauté » ou la dissimulation volontaire d’actes passés : les juges ont retenu « une faute par manque de loyauté de l’époux qui a dissimulé à son conjoint son passé pénal ». La Cour de cassation a retenu que « des prélèvements réalisés par l’épouse, à l’insu de son mari, sur les comptes communs, constituent des manquements graves au devoir de loyauté. »

- Le manquement au devoir de respect, par exemple des injures : les juges considèrent que « des disputes réciproques intenses, accompagnées de violences verbales traduisent un manque de respect de chacun des époux envers l’autre ». Les juges estiment « qu’une désaffection réciproque, un manque de respect respectif, une volonté de cesser la vie commune, imputable à l’un comme à l’autre des époux, justifient le divorce pour faute aux torts partagés. »

Le refus de contribuer aux charges du mariage par un époux est reconnu comme une faute au sens de l’article 242 du Code Civil.

Le fait de délaisser, pour un époux, son foyer à cause d’activités trop prenantes compromettant ainsi les relations conjugales constitue une faute : les juges considèrent que « l’appartenance de la femme à une secte a eu un effet néfaste sur les relations conjugales ».

LES MANQUEMENTS GRAVES OU RENOUVELÉS

Dans le cas d’un manquement aux devoirs du mariage, il faut que la violation des devoirs du mariage soit grave ou renouvelée (article 242 du Code Civil) pour que le prononcé du divorce soit fait.

Le juge a un pouvoir d’appréciation. C’est donc lui qui apprécie, au cas par cas, si le manquement est assez grave ou renouvelé pour constituer une faute au sens de l’article 242 du Code Civil.

Les critères de gravité et de renouvellement sont alternatifs et non cumulatifs : « les juges du fond ne peuvent exiger que les faits invoqués comme cause de divorce présente à la fois le caractère de gravité et celui de répétition, alors que lesdits caractères sont aux termes de la loi, alternatifs. »

LE CARACTÈRE INTOLÉRABLE

La faute conjugale d’un époux doit rendre intolérable, insupportable, la vie commune pour son conjoint (Article 242 du Code Civil).

Les juges doivent vérifier la gravité des conséquences de la faute commise par l’un des époux.

Pendant longtemps la Cour de cassation opérait un contrôle formel, c’est-à-dire qu’elle recherchait si le manquement reproché à l’un des époux, rendait intolérable le maintien de la vie commune pour l’autre.

Aujourd’hui, la Cour de cassation dispense les juges du fond d’avoir à constater expressément les deux conditions (la violation grave ou renouvelée des devoirs et obligations du mariage et la nature de la faute qui rend le maintien de la vie commune intolérable) de l’article 242 du Code Civil.

LE CARACTÈRE VOLONTAIRE

Pour que le manquement soit imputable à un époux, le fait doit être volontaire, l’époux doit l’avoir commis de son plein gré : les juges considère que « l’époux qui commet un fait sous l’emprise d’un trouble mental ne peut pas être reconnu comme fautif. ».

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mars 2

Divorce : l’adultère est-il une faute ?

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L’adultère peut-il fonder un divorce pour faute, aux torts exclusifs de l’époux infidèle ?

Comment rapporter la preuve de l’adultère ?

L’adultère peut-il être excusé par le comportement de l’époux trompé ?

« Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance » (Article 212 du Code Civil). Ce sont les obligations matrimoniales, autrement dit les devoirs des époux.

L’adultère, un fait constituant une faute

Les conditions de la demande de divorce pour faute

Un divorce peut être demandé et prononcé en cas de consentement mutuel entre les époux, d’acceptation du principe de la rupture du mariage, d’altération définitive du lien conjugal, de faute.

Le non-respect de l’un des devoirs de l’époux constitue une faute conjugale. Lorsque l’un des époux commet un adultère, il viole son devoir de fidélité.

Le divorce peut être demandé par l’un des époux lorsque le maintien de la vie commune est rendu intolérable par des actes qui représentent une violation grave ou renouvelée de ses devoirs et obligations du mariage (Article 242 du Code Civil).

Les faits constituant l’adultère

L’adultère peut être retenu pour des raisons de comportement moralement fautif, comme des annonces matrimoniales, des discussions intimes, des relations à distance…

L’adultère peut être constitué même en l’absence de relations physiques (Arrêt de la 1ère chambre civile de la Cour de cassation du 30 avril 2014).

La preuve de l’adultère peut être établie par tout mode de preuve (Article 259 du Code Civil).

Il est ainsi fréquent que les époux et leurs avocats aient recours à des agents privés de renseignement (ou détectives privés) pour mener des enquêtes et établir des rapports, qui sont recevables en justice (à certaines conditions).

L’évolution du caractère de gravité de l’adultère

Avant 1965, l’adultère avait un caractère péremptoire, c’est-à-dire qu’il était automatiquement une cause de divorce. Depuis la loi du 11 juillet 1965, l’adultère a perdu son caractère péremptoire, il n’est plus une cause automatique de divorce.

L’adultère était considéré comme un délit pénal, il était puni de deux ans d’emprisonnement par les femmes qui commettaient ce délit (ancien article 337 du Code Pénal). Il ne l’est plus depuis la loi du 11 juillet 1965.

La Cour de cassation a consacré ce changement en affirmant que

« l’évolution des mœurs comme celles des conceptions morales ne permet plus de considérer que l’infidélité conjugale serait contraire à la représentation commune de la morale dans la société contemporaine » (Arrêt de la 1ère chambre civile de la Cour de cassation du 17 décembre 2015).

L’adultère n’est plus considéré comme une faute pénale mais elle peut à certaines conditions être considérée comme une faute civile.

L’adultère n’est pas toujours reconnu comme une faute

Un choix de vie commune ?

Lorsque les époux sont libertins, l’adultère perd son caractère de gravité de la faute.

Le divorce ne pourra pas être prononcé pour faute. La Cour de cassation confirme ce principe en affirmant que lorsque les époux ont adopté un mode de vie dans lequel chacun a de grands espaces, depuis un certain temps, l’adultère n’est pas reconnu comme une faute. Le maintien de leur vie commune n’est donc pas intolérable, puisqu’ils ont l’habitude de vivre avec une certaine liberté.

Si les époux choisissent de se réconcilier après que l’un d’entre eux ait commis un adultère, la demande de divorce pour faute devient impossible. La réconciliation suppose la volonté de pardonner les faits que l’époux avait contre son conjoint ayant eu une relation adultère.

Cependant, si la vie commune reprend par seule nécessité, par exemple pour les enfants, ce ne sera pas considéré comme une réconciliation et la demande de divorce pour faute peut être faite.

La faute réciproque

Si l’adultère est commis de façon réciproque, le juge peut refuser la faute à l’encontre d’un seul époux et prononcer le divorce pour faute aux torts partagés.

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