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Le délit de faux témoignage en justice
Le délit de faux témoignage est contenu dans le chapitre du Code pénal concernant les entraves à l’exercice de la justice.
L’article 434-13 du Code pénal dispose :
« Le témoignage mensonger fait sous serment devant toute juridiction ou devant un officier de police judiciaire agissant en exécution d’une commission rogatoire est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75.000 € d’amende.
Toutefois, le faux témoin est exempt de peine s’il a rétracté spontanément son témoignage avant la décision mettant fin à la procédure rendue par la juridiction d’instruction ou par la juridiction de jugement. »
A. Conditions préalables
Le témoignage doit être effectué devant une juridiction ou un OPJ dans le cadre d’une commission rogatoire. La jurisprudence a ainsi écarté l’application de cet article en cas de faux témoignage devant la formation disciplinaire du Conseil de l’Ordre des avocats, qui n’est pas une juridiction au sens de cet article.
Le témoignage doit également être fait par une personne sous serment.
La rétractation est possible mais ne sera prise en compte que si elle a lieu avant que l’arrêt ou le jugement ne soient rendus.
Le faux témoignage, pour être incriminé, doit être déterminant, c’est-à-dire exercer une influence sur la décision du magistrat.
B. Élément matériel
Le délit est constitué par le caractère mensonger des déclarations. La jurisprudence a retenu que constitue un faux témoignage l’affirmation d’un fait inexact, les omissions volontaires.
Contrairement au délit de faux, le préjudice n’est pas un élément constitutif du délit de faux témoignage.
C. Élément moral
L’auteur du faux témoignage doit être animé de la volonté de tromper la personne qui reçoit son témoignage. Il doit également avoir conscience du caractère mensonger de ses déclarations.
D. Peine
L’article 434-13 du Code pénal prévoit une peine de 5 ans d’emprisonnement et de 75.000 euros d’amende.
L’article 434-14 du Code pénal dispose :
« Le témoignage mensonger est puni de sept ans d’emprisonnement et de 100.000 € d’amende :
1° Lorsqu’il est provoqué par la remise d’un don ou d’une récompense quelconque ;
2° Lorsque celui contre lequel ou en faveur duquel le témoignage mensonger a été commis est passible d’une peine criminelle. »
Des peines complémentaires sont également prévues par l’article 434-44 du Code pénal, telles que l’interdiction des droits civiques, civils et de famille.
Le délit de fausse attestation en justice
L’article 441-7 du Code pénal dispose :
« Indépendamment des cas prévus au présent chapitre, est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende le fait :
1° D’établir une attestation ou un certificat faisant état de faits matériellement inexacts ;
2° De falsifier une attestation ou un certificat originairement sincère ;
3° De faire usage d’une attestation ou d’un certificat inexact ou falsifié.
Les peines sont portées à trois ans d’emprisonnement et à 45 000 euros d’amende lorsque l’infraction est commise soit en vue de porter préjudice au Trésor public ou au patrimoine d’autrui, soit en vue d’obtenir un titre de séjour ou le bénéfice d’une protection contre l’éloignement. »
A. Conditions préalables
Le terme attestation ou certificat est définit par la jurisprudence comme « toute déclaration écrite, quel que soit sa forme, faite en faveur d’autrui dans un but probatoire et dans lequel une personne affirme avoir constaté un fait matériel quelconque ».
Selon la jurisprudence, l’attestation doit être établie au bénéfice d’un tiers afin de constituer une attestation ou un certificat, au sens de l’article 441-7 du Code pénal.
L’article 441-7 du Code pénal n’exige pas l’existence d’un préjudice pour que l’infraction soit établie.
B. Élément matériel
1. Attestation ou certificat contenant des informations inexactes
L’article 441-7 1° du Code pénal incrimine le faux intellectuel, c’est-à-dire le document contenant des informations inexactes.
Pour que le délit prévu à l’article 441-7 1° soit établi, la signature de l’attestation faisant d’état de faits inexacte doit être authentique. Si la signature est fausse, il s’agit alors d’un faux.
2. Falsification d’une attestation ou d’un certificat
L’article 441-7 2° incrimine le faux matériel, c’est-à-dire l’altération de la vérité dans un document à l’origine sincère.
3. Usage d’un certificat falsifié
L’article 4441-7 incrimine l’usage du certificat ou de l’attestation falsifiés.
Selon la jurisprudence, le délit est ainsi constitué par un avocat qui fait rédiger sous sa dictée à sa secrétaire, des attestations ensuite utilisées dans le dossier de son client.
C. Élément moral
L’auteur doit avoir connaissance de l’inexactitude des faits dont il atteste. Il est indifférent qu’il ait « prévu l’usage frauduleux auquel cette fausse attestation pourrait être ensuite employée ».
En matière de falsification et d’usage, l’auteur doit avoir conscience de la falsification.
D. Répression
L’article 441-9 du Code pénal réprime la tentative, d’établissement, de falsification et d’usage de fausse attestation.
L’article 441-7 du Code pénal prévoit une peine d’un an d’emprisonnement et 15.000 euros d’amende.
Sont encourues à titre de peine complémentaire par les personnes physiques l’interdiction des droits civiques, civils et de famille, l’interdiction de gérer une entreprise ou d’exercer une profession en lien avec l’infraction, l’exclusion des marchés publics et la confiscation du produit de l’infraction ou de la chose qui a servi à commettre l’infraction.
L’interdiction du territoire français peut également être prononcée, soit à titre définitif, soit pour une durée de 10 ans à l’encontre de l’étranger coupable de fausse attestation.
L’article 441-12 du Code pénal prévoit que les personnes morales peuvent également être poursuivies pour ce délit. Elles encourent une peine d’amende dont le montant est porté au quintuple de celui prévu pour les personnes physiques ainsi que la dissolution, l’interdiction d’exercer, le placement sous surveillance judiciaire, la fermeture d’un établissement, l’exclusion des marchés financiers, l’affichage de la décision.
Vous êtes victime ou mis en cause dans une affaire de faux témoignage ? Prenez conseil auprès d’un avocat.
Revue de presse :
- Audition de Avi Bitton, Avocat, sur le projet de réforme en matière de crimes sexuels (vidéo), Assemblée nationale (Délégation aux droits des femmes), 19 décembre 2017.
- « Comptes 2012 du Barreau de Paris : la Cour de cassation confirme leur annulation », Dalloz Actualités, 6 octobre 2017.
- « Scandale au barreau de Paris – Avi Bitton : “Il faut que la justice enquête » (version PDF), Le Point, 25 septembre 2017.
- « Fraude fiscale : une première relaxe dans le dossier Falciani – Avi Bitton », Le Figaro, 31 mai 2017.
- « La petite affaire Bettencourt qui agite le Barreau de Paris », Nouvel Obs, 16 avril 2017.
- « Le crime de Maincy », émission ‘L’heure du crime’, RTL, 2 février 2017.
- « Sans mobile », reportage 7 à 8, TF1, 22 janvier 2017.
- « Assassinat de Marie : 20 ans de réclusion pour la mère – Avi Bitton Avocat », La République de Seine-et-Marne, 9 janvier 2017.
- « Une femme condamnée à 20 ans de prison pour l’assassinat de sa fille », L’Express, 9 janvier 2017.
- « Une mère accusée d’avoir étouffé sa fille devant les assises », Libération, 4 janvier 2017.
- Interview de Avi Bitton (audio), Radio France, 4 janvier 2017.
- « La maman accusée d’avoir tué sa fille passait passait pour une bonne mère », Le Parisien, 4 janvier 2017.
- « Une mère soupçonnée d’infanticide jugée aux assises », Le Point, 3 janvier 2017.
- « Le beau-père violeur condamné vingt ans après les faits », Le Parisien, 7 décembre 2016.
- « L’aide juridictionnelle pour les terroristes remise en cause ? » (vidéo), I-Télé, 23 novembre 2016.
- « Ils se battent pour que les terroristes remboursent leurs frais de défense », L’Express, 23 novembre 2016.
- « C’est quoi, encore, cette affaire Deschamps ? », So Foot, 17 avril 2016.
- « Sur la piste des millions du Bâtonnier », Canard enchaîné, 23 mars 2016.
- « Manuel de survie en situation de chantage », So Foot, 16 octobre 2015.
- « L’ancien pompier condamné à 8 ans de prison pour avoir tenté de tuer sa compagne », La République, 3 octobre 2015.
- « Huit ans de prison pour avoir tenté de tuer son ex », Le Parisien, 2 octobre 2015.
- Interview de Avi Bitton sur l’affaire Dominique Strauss-Kahn – Carlton de Lille, France 24 TV, 12 juin 2015.
- « Du rififi à l’Institut Curie », L’Express, 21 mai 2015.
- « Tempête au barreau de Paris autour des avocats commis d’office », L’Express, 10 avril 2015.
- « Un concert de punk annulé pour ‘incitation au viol’ », Le Monde, 26 mars 2015.
- « Can Paris or any other city really sue a TV station – even if it is Fox News? », The Guardian, 23 janvier 2015.
- « Des victimes de viol réclament un nouveau procès », L’Express, 3 mars 2014.
- « Exclusif. Affaire Dieudonné : des appels aux dons illégaux ? », Le Point, 5 janvier 2014.
- « L’inceste », interview BFM TV (journal 12-15), 28 janvier 2014.
- « Loi sur la prostitution : l’inquiétude des policiers », interview I-Télé (Galzi jusqu’à minuit), 4 décembre 2013.
- « Non-lieu pour DSK contre renvoi en correctionnelle : qui a raison dans l’affaire du Carlton ? », France TV Info, 8 août 2013.
- « Condamnation de la société J. par la Cour d’appel de Paris le 10 avril 2013 », Association contre les Violences faites aux Femmes au Travail (AVFT), 10 avril 2013.
- Interview de Avi Bitton sur la condamnation de la Natixis pour discrimination raciale, France Inter, 28 décembre 2012.
- Interview de Avi Bitton sur la condamnation de la Natixis pour discrimination raciale, I-Télé, 28 décembre 2012.
- « Natixis condamnée pour discrimination raciale envers un de ses cadres – Cabinet Avi Bitton », Le Monde, 27 décembre 2012.
- « Jean-Claude Biguine sous le coup d’une enquête pour abus de biens sociaux », Les Echos, 18 octobre 2012.
- « Vers la fin de la peine de mort ? », Debate, France 24 (anglais), interview de Me Avi Bitton sur l’abolition de la peine de mort dans le monde, 11 octobre 2012.
- « Les auto-entrepreneurs », interview de Me Avi Bitton sur le délit de travail dissimulé, L’écho des lois, La Chaîne Parlementaire – LCP, 13 octobre 2012.
- « Chronique hebdomadaire d’une violence quotidienne », Le Point, 7 septembre 2012.
- « Ruinée par un virement, elle assigne sa banque », Le Parisien, 14 juin 2012.
- « Harcèlement au travail », Aligre FM, 20 avril 2012.
- « Condamnation pour harcèlement sexuel d’un fleuriste parisien par le Conseil de prud’Hommes de Paris », site de l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT), 12 mars 2012.
- « Les avocats au secours des juges », Le Point, 20 février 2012.
- « DSK bientôt confronté à Tristane Banon », Le Figaro, 23 septembre 2011.
- « Affaire Anne Caudal : peut-on juger son assassin mort ? », Sud Radio, 30 août 2011.
- « Un homme en détention pour avoir transmis sciemment le sida », Le Monde, 3 août 2011.
- « Attentat de Marrakech : le sort des victimes est entre les mains de la justice marocaine », L’Express, 30 juillet 2011.